Séisme au Népal : au chevet des victimes
Deux jours après le début du tremblement de terre au Népal, les chiffres se passent de commentaires : 3 617 morts et plus de 6 500 blessés selon le dernier décompte des Nations unies[1]. Un bilan qui continue à s’alourdir puisque plusieurs régions restent encore inaccessibles. Après avoir vécu le séisme en direct, Sarah Blin, directrice du programme Népal de Handicap International, témoigne.
Deux jours après le début du tremblement de terre au Népal, les chiffres se passent de commentaires : 2 200 morts et plus de 5 800 blessés selon le dernier décompte des Nations unies[1]. Un bilan qui continue à s’alourdir puisque plusieurs régions restent encore inaccessibles. Après avoir vécu le séisme en direct, Sarah Blin, directrice du programme Népal de Handicap International, témoigne.
« Le matin du séisme, il y a eu des mouvement de panique, les gens se sont précipités vers les espaces à ciel ouvert. La terre tremblait encore. J’ai personnellement déjà vécu des situations de guerre et de famines, mais vivre un tremblement de terre en direct, avec un impact humain aussi fort, c’est une première fois pour moi. Le premier jour, dans l’hôpital où nous intervenons habituellement, il y avait beaucoup d’enfants et des personnes âgées parmi les personnes décédées », explique Sarah Blin, directrice du programme Népal de Handicap International.
"L'angoisse est toujours là..."
« La situation est catastrophique. Dès le lendemain du séisme, des informations en provenance des districts situés autour de l’épicentre nous sont parvenues. On nous a confirmé un important nombre de blessés, des villages entiers détruits, des routes inaccessibles et un cruel manque de véhicules pour emmener les blessés vers les hôpitaux les plus proches », poursuit Sarah. « La situation à Katmandou, la capitale, s’est relativement vite stabilisée, mais les bâtiments sont très fragiles, notamment ceux à plusieurs étages qui sont craquelés. Le gouvernement recommande de rester à l’extérieur et de ne pas rentrer chez soi. De nombreuses personnes restent donc dans les espaces à ciel ouvert. L’angoisse est toujours là. La terre continue à trembler. »
Les zones rurales sont particulièrement touchées
« La particularité de ce séisme, c’est aussi son impact dans des zone rurales isolées. Ici, les populations sont très éparpillées et donc difficilement joignables. Cela rend la réponse humanitaire très compliquée. Pour l’instant, à notre connaissance, l’information en provenance de ces zones est encore parcellaire. »
Une intervention immédiate
« Notre intervention immédiate s’appuie beaucoup sur la logistique. Il s’agit d’organiser les tentes, de préparer l’accès au matériel et à la nourriture, etc. Et l’expertise de Handicap International porte également sur les besoins spécifiques des personnes vulnérables, comme les personnes âgées ou handicapées, les enfants…, tous ceux qui ne sont pas toujours couverts par les distributions de classiques dans ce type de contexte. C’est notre cœur de métier en situation d’urgence, en plus d’apporter des soins médicaux, des appareillages comme des orthèses et des fauteuils roulants aux blessés. »
L’expertise de Handicap International, essentielle pour la suite
Handicap International travaille au Népal depuis 1999. Sur place, en parallèle de ses projets de réadaptation, l’association agit pour diminuer l’impact des catastrophes naturelles pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. « Au moment du séisme, nous travaillions justement à préparer le ministère de la Santé à répondre à un tremblement de terre. Notre projet nous a donc permis de répondre immédiatement aux besoins des populations, grâce à l’équipement d’urgence présent dans nos stocks », explique Sarah Blin. « Mais les besoins dépassent les moyens disponibles ici et nous avons vraiment besoin de soutien pour pouvoir répondre aux besoins qui sont vraiment énormes. »
[1] Source : Nations-unies, le 27/04/2015