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« Je suis l’exemple vivant que le handicap n’est pas un état figé, on peut s’en sortir. »

Insertion Prévention
Mali

Victime en 2010 d’une ostéonécrose de la tête fémorale, Ousséini a craint de ne plus pouvoir marcher. Après s’être déplacé à l’aide de béquilles pendant 9 mois, il a pu être opéré et recevoir une prothèse totale de la hanche. Il a ainsi réduit sa déficience physique et adapté son environnement pour pouvoir mener une vie sociale et professionnelle tout à fait normale. « Je travaillais déjà sur le handicap avant d’avoir ce problème, et cette expérience a encore renforcé ma motivation. Je savais qu’il suffisait de se donner les moyens pour vaincre le handicap, mais maintenant je le ressens au quotidien. Comme le dit Bob Marley : Who feels it knows it ! »

image d'ousseini badini, employée d'handicap international au mali

Entretien avec Ousséini Badini Coordinateur des projets inclusion pour le programme Burkina Faso - Niger.

Victime en 2010 d’une ostéonécrose de la tête fémorale, Ousséini a craint de ne plus pouvoir marcher. Après s’être déplacé à l’aide de béquilles pendant 9 mois, il a pu être opéré et recevoir une prothèse totale de la hanche. Il a ainsi réduit sa déficience physique et adapté son environnement pour pouvoir mener une vie sociale et professionnelle tout à fait normale. « Je travaillais déjà sur le handicap avant d’avoir ce problème, et cette expérience a encore renforcé ma motivation. Je savais qu’il suffisait de se donner les moyens pour vaincre le handicap, mais maintenant je le ressens au quotidien. Comme le dit Bob Marley : Who feels it knows it ! »

Après avoir réalisé des études en arts et communication, Ousséini Badini a vécu de petits boulots ici et là, qui l’ont finalement conduit à travailler pour la radio diffusion nationale du Burkina Faso. Mais en 2002, Ousséini décide de rejoindre l’équipe de Handicap International pour contribuer à un projet de sensibilisation à la Filariose Lymphatique. « C’était un vrai challenge, et ce fut une excellente première expérience pour moi. La Filariose est une maladie mal connue, que transmettent les moustiques et qui cause l’inflation de certaines parties du corps, notamment les membres inférieurs et supérieurs, et les parties génitales, jusqu’à causer des invalidités. Le projet mené par Handicap International s’est appuyé sur un important travail de sensibilisation pour expliquer les modes de transmission de la maladie et les moyens de la prévenir et de la traiter. J’étais très emballé par ce défi et j’ai pu mettre à contribution mes compétences de communiquant pour développer des outils, comme une boite à images – qui est encore utilisée aujourd’hui dans des sessions de sensibilisation communautaire – des projections de films, des émissions et des concours radiophoniques, des séances de théâtre… c’était une approche assez pionnière à l’époque. »

Fort du succès de cette première mission (réduction significative du taux de morbidité et de prévalence), Ousséini a ensuite été promu au poste de Chef de Projet. Il coordonne depuis janvier 2012 l’ensemble des projets de l’association en lien avec l’inclusion des personnes handicapées. « Notre approche consiste à partir du fait que tout le monde doit avoir les mêmes droits, à la santé, à l’éducation, au travail… Pour ce qui est de l’insertion professionnelle des personnes sourdes et malentendantes par exemple, nous travaillons avec des centres de formation et des ateliers de soudure, de mécanique cyclo (moto et vélo), mais aussi des salons de coiffure et de couture. Nous encourageons aussi un maximum de personnes à apprendre le langage des signes officiel, qui leur permet de parler avec un plus grand nombre de gens que les gestes souvent un peu bricolés avec lesquels ils étaient parvenus à se débrouiller jusqu’ici. »

Au Burkina Faso, Handicap International travaille aussi auprès d’enfants plus jeunes, au travers d’un projet d’éducation inclusive. « Nous sommes parvenus à intégrer des enfants sourds au cycle d’éducation générale, plutôt que de les garder dans un cycle spécialisé. Nous aidons autant que possible les enfants à recouvrer un maximum de capacité auditive, puis nous formons les enseignants. Cela fonctionne bien et c’est vraiment très satisfaisant de voir la fierté, de l’enfant, mais aussi de l’enseignant. Les professeurs se sentent valorisés par la formation supplémentaire qu’ils reçoivent, mais surtout, ils sont heureux de voir ces enfants rejoindre leur classe. L’objectif d’un professeur c’est de pouvoir enseigner et nous leur donnons les moyens de le faire : pour eux, ce n’est pas rien, c’est capital ! Pour les parents aussi c’est un soulagement. L’enfant qui était souvent vu comme un poids, voir une malédiction devient objet de fierté. »

« Au Burkina Faso, Handicap International effectue un travail remarquable et je suis fier d’y contribuer. Il reste beaucoup à faire, mais les choses avancent et notre motivation grandit avec chaque succès remporté. »
 

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