« Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation alarmante du nombre de victimes », explique Anne Héry, directrice du plaidoyer chez Handicap International. « Un grand nombre de victimes est encore le fait d'un nombre relativement restreint de pays où les conflits armés sont intenses et impliquent l'utilisation à grande échelle de mines improvisées, comme en Afghanistan, en Syrie, au Mali, etc. »
L’impact du COVID-19 sur l’action contre les mines
« La pandémie de COVID-19 a perturbé l'action contre les mines en 2020 », explique Anne Héry. « Le déminage, la sensibilisation aux risques - qui repose souvent sur des séances en face à face - et l'aide aux victimes (réadaptation, services sociaux, etc.) ont été temporairement suspendus dans de nombreux pays et ont dû être adaptés aux restrictions contre le COVID. »
Le rapport souligne l’impact de ces mesures: En 2020, le déminage a été temporairement suspendu en raison des restrictions liées au COVID-19 en Arménie, en Bosnie-Herzégovine, en Colombie, au Liban, au Pérou, au Sénégal, au Vietnam, au Tchad et au Zimbabwe, dans d'autres régions du Kosovo et du Sahara occidental, ainsi que dans les îles Malouines. La Bosnie-Herzégovine, le Tchad, la Colombie et le Sénégal ont par ailleurs demandés une prolongation de leurs délais de déminage.
Pourtant l'Observatoire a enregistré 5 554 victimes de mines en 2019. 80 % d'entre elles sont des civils - les enfants représentant 43 % des victimes civiles. Ce chiffre élevé est principalement dû aux conflits armés intenses en Afghanistan, au Nigeria, en Syrie et dans d'autres zones de conflit.
Une conférence sur l'interdiction des mines antipersonnel
La décision sur l'approbation des demandes d'extension aura lieu lors de la 18ième réunion des États parties du 16 au 20 novembre 2020, qui se déroulera exceptionnellement en ligne. Handicap International organisera en parallèle un panel sur les challenges et l’impact du COVID-19 sur ses actions de déminages dans les pays contaminés.
L’organisation appellera également les États à poursuivre leurs efforts pour adapter les activités aux restrictions de santé publique afin de mettre fin aux conséquences négatives à long terme des munitions explosives sur la vie des communautés dans les zones polluées.
« Des fonds initialement consacrés à l'action contre les mines ont été réaffectés à la lutte contre le COVID. Comme des millions de personnes dans 60 États et territoires vivent toujours sous la menace des mines, les États doivent maintenir leur engagement dans la lutte contre les mines afin d'atteindre un monde sans mines en 2025, » conclut Anne Héry.