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Syrie : Le déminage et la reconstruction prendront plusieurs générations

Mines et autres armes
Syrie

11 ans après le début du conflit en Syrie, la crise humanitaire ne fait que s'aggraver. Les besoins humanitaires sont immenses et l'accès aux victimes reste un défi majeur. Même lorsque le conflit aura pris fin, la reconstruction de la Syrie prendra plusieurs générations : le niveau de destruction des infrastructures, la contamination par les engins explosifs à un niveau sans précédent dans l'histoire du déminage et l'ampleur des déplacements de population génèreront des défis énormes à relever. Ce conflit est l’exemple flagrant des conséquences humanitaires à long terme de l'utilisation des armes explosives en zones peuplées. Pour éviter que de telles situations se renouvellent, les États doivent soutenir l’accord international contre les bombardements urbains, actuellement en cours de négociation.
 

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Nicolas DEWAELHEYNS

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Après 11 années de guerre, les bombardements et les tirs d'obus incessants en zones peuplées ont eu des conséquences humanitaires effroyables. Aujourd’hui, les morts, les blessés et les familles déchirées se comptent par dizaines de milliers, avec leur lot de traumatismes psychologiques, de déplacements forcés et une pauvreté qui ne cesse de s'aggraver. La destruction d'infrastructures essentielles comme les hôpitaux, les écoles ou les ponts, ont des conséquences dramatiques. HI travaille au côté des Syriens qui ont tout perdu en Jordanie, au Liban, en Irak et en Egypte afin de leur fournir une aide humanitaire essentielle à leur survie.
 
Les grandes villes comme Raqqa, Alep et Homs ont été largement détruites par l'utilisation massive et intense d'armes explosives. 80 % de la ville de Raqqa a été détruite en 2017. Les bombardements et les pilonnages massifs et continus ont privé des millions de personnes de leur logement et les ont forcées à fuir. 

Le niveau de contamination en Syrie est sans précédent dans toute l'histoire du déminage. La présence d’armes non explosées (UXO), c'est-à-dire des bombes, roquettes et mortiers qui n'ont pas explosé à l'impact, et d'autres engins explosifs sciemment posés, tels que des mines antipersonnel et des pièges explosifs, est si intense qu'il faudra plusieurs générations pour rendre la Syrie sûre. 11,5 millions de personnes vivent actuellement dans des zones contaminées par des risques explosifs. 

Cette contamination par les restes explosifs de guerre est l'un des principaux obstacles empêchant le retour en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées en Syrie. Elle constituera également plus tard un obstacle au relèvement de la Syrie, de son économie et de son tissu social. La reconstruction des villes et des infrastructures en Syrie nécessitera des opérations de déminage longues, complexes et coûteuses. 

Besoins humanitaires
 
14 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une aide humanitaire - une augmentation de 20 % par rapport à l'année dernière. Garantir l'accès aux services de base (santé, nourriture, eau potable, abris, etc.) reste une priorité absolue. 

6,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays - dont beaucoup plusieurs fois -, ce qui constitue la plus grande vague de déplacés internes au monde. 30 % de la population âgée de plus de 12 ans est handicapée. 5,7 millions de Syriens sont réfugiés dans les pays voisins et dépendent fortement de l'aide humanitaire. 

Une crise économique aiguë et la pandémie de COVID-19 viennent aggraver une situation déjà désastreuse. Les organisations humanitaires peinent à accéder à toutes les communautés dans le besoin et sont confrontés à des risques de sécurité croissants : en 2021, 42 attaques contre des travailleurs humanitaires ont été enregistrées ; plus d'un tiers d’entre eux ont été tués. En décembre 2021, près de 200 000 cas de Covid-19 ont été enregistrés et 6 666 décès dus à la pandémie ont été recensés - les chiffres réels devant être beaucoup plus élevés. 

Les infrastructures médicales ayant été détruites par les bombardements, les services de santé sont incapables de faire face à cette crise sanitaire supplémentaire. Seule la moitié des hôpitaux et des centres de santé primaires de Syrie sont pleinement opérationnels. 
 
« Après 11 ans de conflit, la crise humanitaire en Syrie ne fait qu'empirer, explique Nahed Al Khlouf, cheffe de mission de Handicap International au Liban. Le nombre de personnes ayant besoin d'aide a augmenté de 20 % par rapport à l'année dernière. L'une des principales raisons de ce désastre est le bombardement et le pilonnage massif et systématique des zones urbaines. Alors que nous sommes à quelques mois d'un accord international historique contre les bombardements en zones peuplées, les États doivent reconnaître les souffrances humaines aveugle causées par l'utilisation des armes explosives en zones peuplées et ses effets à long terme. Ils doivent exiger et soutenir un accord international fort pour remédier aux dommages causés par l'utilisation des armes explosives en zones peuplées. »

Publié le : 5 avril 2022