Une installation impressionnante de 290 ballons rouges a été placée devant le Conseil de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen par un groupe d’organisations non gouvernementales, dont Handicap International. Les organisations utilisent ces ballons porteurs de messages forts pour exprimer leur insatisfaction concernant le manque d’efforts de l’UE pour mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza. Le groupe appelle les dirigeants de l’UE à faire preuve d'autorité et à entreprendre des actions significatives pour aboutir à un cessez-le-feu immédiat et définitif et mettre fin à ce conflit, assurer la libération de tous les otages restants et apporter le répit indispensable à la population de Gaza.
Depuis 290 jours, Gaza est le témoin d’événements dramatiques qui ont entraîné la mort de plus de 38 700 civils, dont plus de 14 000 enfants. Près de 1,9 million de personnes, soit 90 % de la population a été déplacée.[2] Plus de 360 000 habitations ont été détruites ou endommagées. Gaza est truffée d’engins de guerre non explosés qui constituent une menace supplémentaire pour la population déplacée en raison des bombardements et des tirs d’artillerie.
« Des rapports successifs font état de bombardements et de tirs d’artillerie incessants sur Gaza. L’armée israélienne lance des frappes dévastatrices sur des hôpitaux, des écoles et des camps de réfugiés, même sur des endroits désignés par l’armée israélienne comme « zones de sécurité ». Ces zones sont fortement peuplées par les Palestiniens déplacés, y compris des femmes et des enfants en quête de refuge. Des témoins oculaires ont rapporté que certaines attaques consistaient en plusieurs frappes consécutives ciblant les survivants qui tentent de fuir leur abri après la première explosion. Malgré leurs tentatives désespérées d’échapper à la violence, les civils font face à une hostilité incessante, embarqués dans un cycle tragique de déplacements sans sécurité ni protection. Aucun endroit n’est sûr à Gaza. » - Antoine Sépulchre, Directeur de Handicap International Belgique
Une inaction politique prolongée
Depuis 290 jours, les enfants ont été abandonnés sans protection et payent le plus lourd tribut de la violence. Ces enfants font face à des risques accrus de violence, d’exploitation, de négligences et d’abus. Ceux qui n’ont pas été tués par une balle ou une bombe meurent à cause de la malnutrition, de la déshydratation et de maladies[3] – des morts tout-à-fait évitables qu’un accès suffisant à l’aide humanitaire aurait empêchées. Près de 90% des bâtiments scolaires et toutes les universités ont été endommagés ou détruits, privant les enfants de tout enseignement et d’un sentiment de normalité. La peur et l'instabilité permanentes poussent la santé mentale des enfants au-delà du point de rupture, créant une génération marquée par la guerre. Les conséquences à long terme de cette violence menacent l'avenir de Gaza, car les enfants, censés être l'espoir et le fondement d'un avenir meilleur, sont sans cesse victimes du conflit en cours.
Malgré les appels au cessez-le-feu lancés depuis près de dix mois, cette inaction politique prolongée a exacerbé la crise humanitaire, exigeant une intervention immédiate et efficace. Les États membres de l'UE ne doivent pas rester les bras croisés face à la détérioration de la situation. Une action immédiate et résolue est nécessaire pour éviter de nouvelles souffrances et rétablir la stabilité dans la région.
