Ensemble pour la solidarité internationale !
Handicap International se mobilise aux côtés de nombreux acteurs de la Coopération au Développement, et appelle le gouvernement belge à ne pas couper dans les budgets et les mécanismes destinés à assurer une solidarité internationale. Parce qu’investir dans la solidarité mondiale, c’est aussi investir pour plus de stabilité dans le monde.
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Dans un monde de plus en plus interconnecté, les défis et enjeux que nous connaissons ces dernières années (pandémies, conflits, inégalités croissantes, réchauffement climatique, etc.) nécessitent de développer des partenariats et des politiques conjointes au Nord comme au Sud. La coopération belge au développement contribue à créer des ponts entre acteurs et secteurs, à développer de nouvelles initiatives et identifier des solutions innovantes à certains de ces défis. Afin de pouvoir poursuivre ce travail, le soutien de l’Etat est indispensable.
La solidarité internationale n’est pas un luxe
Pour donner quelques exemples concrets, dans le domaine de la santé, la coopération au développement a permis par exemple d’éradiquer complètement des maladies comme la variole. L’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite a évité que 18 millions de personnes ne soient paralysées. Et si le virus n’a pas encore complètement disparu, le nombre de cas a diminué de 99.99% !
La Belgique a joué aussi un rôle important dans la lutte contre les mines antipersonnel. Handicap International a par exemple bénéficié du soutien de la Coopération belge pour développer des outils innovants comme les drones, les images aériennes et une application mobile pour localiser plus rapidement et de manière plus sûre les mines terrestres et les restes explosifs de guerre. Cette approche a permis de cartographier rapidement les zones dangereuses et de rendre les terres plus rapidement accessibles à la population locale. Des terres accessibles, c’est développer les ressources de revenus pour la population et l’économie d’un pays, garantir sa stabilité.
Investir dans un monde plus durable, cela contribue aussi au bien-être chez nous
Dans un monde globalisé, ce qui se passe à des milliers de kilomètres - le changement climatique, la pollution, les conséquences des conflits, les maladies transmissibles – a aussi un impact en Belgique. Un conflit bien loin de nos frontières par exemple peut entraîner une augmentation des prix des matières premières et augmenter nos factures, pousser la population à choisir l’exil.
La coopération au développement est d’abord un moyen de réduire la pauvreté et les inégalités dans les régions qui en ont le plus besoin. Elle est aussi un moyen de redistribuer les richesses entre pays, certains s’étant historiquement enrichis au détriment d’autres. Mais elle est aussi un moyen d’investir dans un monde plus durable et plus stable, pour toutes et tous, y compris pour nous.
Une (très) modeste contribution
La Belgique investit à peine 0.4 petits % de ses richesses à la Coopération au développement alors que l’Etat belge a promis depuis plus de 50 ans de rejoindre l’objectif de 0.7%. Elle fait partie déjà des mauvais élèves de la classe européenne.
Si la Coopération belge au développement perd son soutien et que des réductions budgétaires sont mises en place, alors que notre pays est déjà à la traîne par rapport à ses voisins européens, cela aura des répercussions directes sur notre organisation, ses projets, ses partenaires. Des partenariats et efforts mis en œuvre en seront irrémédiablement affectés, avec un impact considérable sur les populations soutenues par ces projets.
Petite mesure, grands effets
Parmi les mesures décidées par le nouveau gouvernement figure la réduction de la déduction fiscale pour les dons, qui passerait de 45% à 30%. Nos dirigeants demandent donc aux organisations de solidarité internationale de mettre plus de fonds propres – issus des dons et de la générosité des citoyens belges - en réduisant les subsides de la Coopération belge, et dans le même temps ces dons privés coûteront plus aux citoyens car moins déductibles. Le secteur associatif a vu les dons augmenter pendant la crise du coronavirus, durant laquelle la déductibilité était passée à 60%. Il redoute qu’une diminution de cette même déductibilité n’entraîne à sa suite une diminution des dons.
C’est pourquoi Handicap International se mobilise et demande aux autorités belges maintenir les mécanismes destinés à assurer une solidarité internationale et de veiller à la pérennité de la coopération belge, afin qu’elle continue à se déployer et permettre à la Belgique et à ses pays partenaires de collaborer pour un avenir plus juste et durable.