Aller au contenu principal

La Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie songent à se retirer de la Convention d’Ottawa

Mines et autres armes
Belgique

Handicap International condamne sans équivoque cette déclaration publique.

© S. Wohlfahrt / HI

Le 18 mars, par une déclaration, les ministres de la Défense de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie recommandent le retrait de leurs pays de la Convention d’Ottawa qui interdit les mines antipersonnel. En prenant cette décision, ces pays envoient un message clair : les civils sont sacrifiables. C’est le signe que des pertes civiles considérables peuvent être justifiées et l’invitation à d'autres pays à suivre cet exemple. Il s’agit d’un mépris flagrant pour la souffrance humaine.

"Les mines antipersonnel sont conçues pour exploser dès que quelqu'un marche dessus. Elles ne font aucune distinction entre un soldat et un enfant", explique Antoine Sépulchre, directeur général de Handicap International Belgique. L'explosion provoque donc des blessures à vie, des amputations et parfois même la mort.

Nous reconnaissons que, dans le contexte international actuel instable, les préoccupations sécuritaires des États d'Europe de l'Est peuvent être légitimes. Mais des décennies d’efforts contre les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions ont démontré qu’une sécurité durable ne peut être fondée sur des armes qui tuent sans distinction, qui restent enfouies bien après la fin des conflits, continuent de mutiler des civils et détruisent les moyens de subsistance de communautés entières.  "Il y a encore 5 000 nouvelles victimes par an", précise Antoine Sépulchre. "Au total, près d'un demi-million de personnes ont déjà été affectées par les mines antipersonnel, dont 90 % sont des civils. C'est inacceptable et c'est d'emblée la principale raison pour laquelle ces armes sont interdites."

La Belgique doit se positionner clairement contre les mines antipersonnel

Les mines antipersonnel, ainsi que les armes à sous-munitions, n’ont pas pour seule fonction de défendre des frontières — elles les transforment en pièges mortels. Elles ne protègent pas les populations ; elles les mettent en danger pour des générations.

Handicap International condamne sans équivoque cette déclaration publique et exige que tous les États parties au Traité d'interdiction des mines prennent des mesures urgentes et résolues pour empêcher une érosion catastrophique de la protection des civils. Il n’est pas trop tard pour que la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie fassent marche arrière et défendent leur pays par des moyens qui ne mettent pas en péril les civils pour les générations à venir. "La Belgique, qui a été pionnière dans la lutte contre les mines antipersonnel par le passé, doit elle aussi s'exprimer clairement à ce sujet et être une fois de plus un exemple pour la communauté internationale", a déclaré Antoine Sépulchre.

 

Qu'est-ce que le traité d'Ottowa ?

Le traité d'Ottowa est un accord international interdisant la production, l'utilisation, le transfert et le stockage des mines antipersonnel. Elle est entrée en vigueur en 1997 et a depuis été signée par 164 États. Des pays comme les États-Unis, la Russie et la Chine n'ont pas signé le traité d'Ottowa.

Depuis l'entrée en vigueur du traité, il y a plus de vingt ans, la production mondiale de mines antipersonnel s'est pratiquement arrêtée et leur déploiement a été considérablement réduit. Plus de 40 millions de stocks de mines antipersonnel ont été détruits et une assistance a été fournie aux survivants et aux populations des zones touchées.

Toutefois, en 2023, les mines antipersonnel ont encore fait 5757 victimes, principalement au Myanmar, en Syrie et en Afghanistan. L'arme continue d'être utilisée par différents pays et groupes armés. La Belgique est le premier pays au monde à avoir mis en place une interdiction des mines antipersonnel par le biais d'une loi nationale dès 1995.

 

 

 

Publié le : 19 mars 2025

Pour aller plus loin

Des millions de personnes en attente d’une aide humanitaire
© T. Nicholson / HI
Droits Insertion Mines et autres armes Prévention Réadaptation Santé

Des millions de personnes en attente d’une aide humanitaire

De nombreux pays réduisent leur budget dédié à la coopération au développement et à l'aide humanitaire, ce qui affecte directement les personnes soutenues par Handicap International.

Ensemble pour la solidarité internationale !

Ensemble pour la solidarité internationale !

Handicap International se mobilise aux côtés de nombreux acteurs de la Coopération au Développement, et appelle le gouvernement belge à ne pas couper dans les budgets et les mécanismes destinés à assurer une solidarité internationale. Parce qu’investir dans la solidarité mondiale, c’est aussi investir pour plus de stabilité dans le monde.

Syrie : HI fait de la prévention sur le danger des armes explosives
© HI
Mines et autres armes Prévention

Syrie : HI fait de la prévention sur le danger des armes explosives

Depuis la chute du régime Assad, de nombreux réfugiés syriens rentrent, exposés aux munitions non explosées qui contaminent la Syrie. HI mène une campagne de prévention à la frontière avec la Turquie.